Le Centre d’Interprétation du Proto-Béguinisme d’Oignies

Le trésor de Hugo d’Oignies est sans doute l’une des plus belles réalisations de l’orfèvrerie médiévale. Habituellement conservé à Namur, il a fait l’objet, en 2024, d’une exposition majeure au musée de Cluny, à Paris.

Ces chefs-d’œuvre ont été créés au début du XIIIᵉ siècle dans un hameau reculé des bords de la Sambre, entre Namur et Charleroi : Oignies. À l’ombre du monastère où œuvrait Hugo se trouvait également une installation remarquable : l’un des tout premiers béguinages connus. La renommée d’une de ses résidentes, Marie, a traversé les siècles grâce à son hagiographie, rédigée quelques mois après sa mort par Jacques de Vitry.

Figure majeure de la spiritualité féminine, longtemps considérée, à tort, comme la première béguine, Marie d’Oignies fut l’un des premiers témoins de cette vie béguinale, qui allait se répandre en Europe pendant des siècles avant de s’éteindre avec la mort de la dernière béguine à Courtrai en 2013.

Le béguinage a disparu depuis longtemps, tout comme la mémoire de ces femmes. Il y a dix ans, un groupe d’habitants s’est mobilisé pour faire revivre l’histoire de cette figure exceptionnelle. Réunis au sein du CIPO (Centre d’Interprétation du Proto-Béguinisme d’Oignies, à Aiseau-Presle, Belgique), ils s’emploient à faire connaître au plus grand nombre la naissance du béguinisme à travers la figure emblématique de Marie.

L’installation de ce centre dans l’église moderne d’Oignies s’est imposée comme une évidence. Restaurée et aménagée avec soin, elle intègre désormais un espace dédié à l’interprétation historique tout en conservant sa vocation cultuelle, notamment avec la présence des reliques de Marie. Son aménagement, à la fois respectueux et didactique, propose une approche scientifique et immersive retraçant l’émergence du mouvement béguinal et le rôle central qu’y a joué Marie d’Oignies.

Le commissariat du centre a été confié à Rita Fenendael et Pascal Majérus. Ouvert en août 2024, il a vu le jour grâce au soutien de la commune d’Aiseau-Presle, de la fabrique d’église, du Centre d’Histoire et d’Art Sacré en Hainaut (CHASHa asbl) et de Qualité-Village-Wallonie. Grâce à l’engagement des habitants, l’église et l’exposition sont accessibles au public tous les jours.

Pascal Majérus

Lieu: Eglise Sainte-Marie-d’Oignies rue des Ecoles , 6250 Aiseau